
L’okapi mesure environ
1,80 m au garrot et pèse au maximum
200 à 230 kg. Sa
morphologie est relativement proche de celle de la
girafe : son corps est court et massif, ses pattes arrières sont plus courtes que les antérieures (ce qui lui donne l'allure qu’il a sa croupe plus basse que ses épaules) et il possède une colonne vertébrale sur un axe oblique. Toutefois son cou est moins long et plus épais que celui de la girafe. Le mâle porte des
ossicônes, sortes de petites cornes osseuses recouvertes de peau qui se développent entre 1 et 5 ans. Ses oreilles sont larges et particulièrement mobiles. Sa langue
préhensile est noire et mesure entre
30 et 50 cm de long : avec elle, il peut saisir sa nourriture mais aussi nettoyer toutes les parties de son corps, y compris ses oreilles.
Son pelage court est d’un brun chocolat sur le corps avec des zébrures noires et blanches sur les pattes et l’arrière train. La tête est marquée d’une tache blanche au niveau de la joue.
Les
pygmées de l’actuelle
République démocratique du Congo connaissaient depuis longtemps l’okapi qu’ils prenaient parfois au piège dans des trous camouflés. Ils l’appelaient
o’api. En 1890, le journaliste
Henry Morton Stanley (1841-1904) venu à la rencontre des pygmées rapporte l’existence d’une sorte d’âne-zèbre broutant des feuilles. Sir
Harry Hamilton Johnston (1858-1927), futur gouverneur de l’
Ouganda, curieux de cet animal étrange, partit en 1899 à sa recherche et le baptisa
Equus johnstoni, pensant qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce de
zèbre (du genre
Equus). En 1901, il réussit à se procurer la peau entière d’un okapi ainsi que deux crânes. Leur étude révéla qu’il ne s’agissait pas d’un
zèbre mais d’une espèce d'un nouveau genre et on changea son nom en
Okapia johnstoni.
L’okapi se nourrit de
feuilles, de divers végétaux différents (dont l’
euphorbe, particulièrement toxique pour l’homme), de bourgeons, de branches tendres, de fruits, de champignons et de fougères. Il cueille sa nourriture à l’aide de sa langue et de ses lèvres préhensiles. Il comble ses besoins en minéraux en mangeant de l’argile sulfureuse qu’il trouve près des rivières ou des
graminées poussant sur des sols hautement minéralisés.
L’okapi est un animal discret et solitaire qui ne fréquente ses pairs qu’au moment de la reproduction. On compte généralement deux individus au km². Sédentaire, il vit sur un territoire qu’il marque par des dépôts d’urine et des sécrétions issues de glandes situées entre ses doigts. Il emprunte toujours les mêmes pistes de passage qu’il a ainsi marquées. C’est un animal essentiellement nocturne dont le principal prédateur est le
léopard. Ses oreilles très grandes lui permettent d'entendre le moindre bruit en cas d'attaque.
La saison des amours a lieu de mai à juillet. La femelle, qui a déjà signalé sa piste par ses sécrétions odoriférantes, guide le mâle à travers la forêt dense en émettant des appels ressemblant à des toussotements. Il peut y avoir des affrontements entre les mâles convoitant une même femelle. Les deux membres du couple se rejoignent finalement dans une courte parade nuptiale faite de fuites et d’esquives puis s’accouplent. Après une
gestation de
15 mois environ, elle donne naissance à un petit d’environ
75 cm au garrot et pesant environ
20 kg. Celui-ci suit sa mère pendant quelques jours jusqu’à trouver un fourré où se cacher. Il y reste la plupart de son temps jusqu’à atteindre l’âge de deux mois, à partir duquel il suit sa mère dans ses déplacements. Le
sevrage a lieu entre
6 et 10 mois.
L’okapi figure sur la liste rouge des espèces menacées de l’
UICN. En effet, son habitat est de plus en plus restreint. Même à l’intérieur de la réserve, l’okapi est victime du
braconnage, surtout dans le parc national de Virunga. Leur population est estimée de
10 000 à 35 000 individus et la tendance est à la baisse. Cet animal est protégé depuis 1933
1. L'espèce est en danger depuis décembre 2013.
La survie de l’okapi dépend aussi des zoos où il peut vivre et se reproduire en sécurité. Toutefois, son acclimatation à la vie en captivité a été difficile. Le premier spécimen ramené en
Europe fut donné au
zoo d'Anvers en 1918 mais ne survécut que
50 jours. Jusqu’en 1940, toutes les tentatives d’acclimatation de l’okapi en zoo furent des échecs hormis à Anvers où un individu vécut
15 ans à partir de 1928. La première naissance en captivité eut lieu à Anvers en 1954 mais le petit ne vécut qu’une journée. D’autres naissances eurent lieu dans divers zoos mais les petits ne survivaient jamais longtemps. En 1957 eut lieu la première naissance viable, au
Zoo de Vincennes.